Être libre est possible sur le mode de l’être-comme-libre; être libre s’avère dans une expérience pareille à celle de qui s’est trouvé dans le cas spécial de cette métamorphose qu’est une sortie de prison, pour entrer dans une nouvelle vie (même très fugitive) qui se détermine essentiellement grâce à ce comparant: la libération. Celle-ci consiste à se savoir comme en prison, c’est-à-dire en quête d’une libération comparable rigoureusement à la liberté.
“Promesse de bonheur?” Chercher l’issue en montant, par le “sommet,” qui est sans issue. Faire comme si la direction du sommet montrait une issue. Le point élevé est celui d’où j’aperçois la terre (comme terre) promise en connaissance de comme. Il aperçoit la terre promise comme celle où l’on n’entre pas; révélation, “en mourant,” d’une liberté qui n’aura pas lieu comme possession, mais qui consiste en la “libération” de se rapporter à ce qu’il y a comme à la terre-promise. À leur tour ils ne comprendront qu’en mourant, et léguant à leur tour cette musique. La musique donne en mouvement le schème d’un mouvement de révélation, “sublime.” La révélation est celle du comme; de se rapporter à ce qui est par le moyen du comme. Ce qui est, est le comparant de ce qui est.
Avec l’art il s’agit toujours d’un principe de transformation; et il s’agit de transformer pour que dans l’opération de transformation la liberté se saisisse dans un mouvement où le monde apparaît dans l’image de soi qu’il recèle, et où le possible n’est pas tant projet de réalisation que l’apparition d’une figure à ne pas confondre avec le “rêve à réaliser.” La différence entre une peinture et une maison rend habitable la maison; et il s’agit de ne pas supprimer l’une ou l’autre dans l’oubli de leur rapport de similitude, mais de creuser leur différence, un rapport en tant que tel, qui ajointe les deux par l’articulation du comme remarquée, qui rende le monde vivable. La croyance requise par l’œuvre est croyance en la promesse d’un rapport du monde à sa figure, non pas en la réalisation d’un paradis sur le modèle de la fiction.
Reprenons utopie dans l’acception de ce lieu dans le lieu hors lieu qui distend et creuse notre espace-temps selon le comme, selon la relation “poétique” à lui qui permet d’y être, de nous rapporter à notre condition par où elle est comme une prison et une libération. Repartir de la différence entre la représentation (théâtre dans le théâtre: réitération du comme, non pas indéfinie, mais une fois) et une politique de prise à la lettre d’une métaphore dans l’ignorance de la valeur de métaphore. Il faut représenter la comédie pour éviter la dictature. Le contresens meurtrier, c’est quand le pouvoir fait sortir Wagner du théâtre pour une mise en scène “wagnérienne” de la ville, de la vie; la réalité devient un cauchemar quand le “rêve” envahit le réel. C’est dans l’autre sens qu’il faut aller.
Paradoxe de Münchhausen... Est-ce qu’un poème peut à lui seul: a)figurer la prison, la condition “aliénée,” en la révélant au lecteur comme figuration de ce monde; b) cependant s’y figurer lui-même comme une prison “de mots,” par quelle mise en abyme? c) être en même temps un levier pour en sortir, et le mouvement de libération vers un “dehors” salutaire... Cela fait beaucoup.
Est-ce la question du sublime, ou recherche d’un point par où se soulever? Un point dans le discours qui ne soit pas seulement de discours? Y aurait-il une possibilité pour relier la sublimation avec ce point de détachement qui voit la figure comme telle: le “comme comme comme”? Gagner ce point par la rhétorique, cette hauteur de dire qui est un point de transformation du sujet, donc, en pensée: certes en langage, mais pour autant que c’est mon langage, ma parole. À la fois donc “langagier” et autre que “verbal”; point de différence entre pensée et langage, sans doute, sauf ce que suggère le terme “mon” et tous les mots qui réfèrent au sujet de l’énonciation.